vendredi 30 mars 2018

Épitaphe

Un étudiant facétieux m'envoie une photographie du premier panneau de l'exposition "Effets spéciaux, crevez l'écran", que je n'ai pas vue et qui se tient actuellement à la Cité des sciences et de l'industrie (17 octobre 2017-19 août 2018).

Merci à Benoît Tonson.

Surprise, me voilà cité en exergue de l'installation : "Les trucages naissent de la rencontre fortuite d'un savoir-faire technique et d'une intuition poétique."

Je dois avouer que sur le moment, j'ai cru à une blague. Et cela d'autant plus que je n'avais aucun souvenir de cette phrase visiblement conçue sous l'influence de Lautréamont. On m'aurait attribué une phrase du style "On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans", que je n'y aurais pas plus cru.

Mais bon, Google sait (presque) tout. La phrase en question se trouve bien en exergue de l'exposition, comme on peut le constater sur son site d'accompagnement.
Plus compromettant encore, la phrase figure dans l'avant-propos d'un numéro de revue que j'avais coordonné en 1999. On peut lire cet "édito" (probablement écrit en cinq minutes, sous l'effet de ma drogue préférée, la limonette Milles) à l'adresse suivante:
http://www.persee.fr/doc/1895_0769-0959_1999_num_27_1_1389

J'imagine l'incrédulité des visiteurs (en tout cas de ceux - minoritaires - qui lisent les panneaux): "Mais qui peut bien être cet illustre inconnu?". D'autant que ma formule à l'emporte-pièce côtoie une autre citation, celle-là de Quentin Tarantino.
Qui a pu avoir l'idée aussi loufoque de nous associer ?


Cela dit, j'en ai profité pour relire cet articulet de 1999 et je reste en tout point d'accord avec cette autre phrase: "Nos corps redevenus poussière, les dévotions serviles et les lubies passagères s'évanouiront d'elles-mêmes".
Et j'y ajouterais volontiers ma sentence préférée de Vialatte: "L'homme n'est que poussière, c'est dire l'importance du plumeau."

mardi 27 mars 2018

Nova Club

Sympathique soirée hier dans les locaux de Radio Nova. J'étais invité, avec Jeanne Puchol et Laurent Galandon (auteurs de la bande dessinée Interférences parue il y a peu chez Dargaud), dans le "Nova Club" de David Blot et Sophie Marchand.

Un détail de la verrière de Radio Nova.
Photo : Thierry Lefebvre.

Radio Nova: station mythique s'il en est, créée en 1981 par Jean-François Bizot et dont les premiers chefs d'antenne furent Jean-Marc Fombonne et Andrew Orr (deux des auteurs de la première émission de Radio Verte quatre ans plus tôt).

Visite émouvante dans des locaux appelés désormais à entrer dans l'Histoire, puisque Nova va déménager dans quelques mois.

Petit studio annexe sous la verrière.
Photo : Thierry Lefebvre.

L'émission, particulièrement enjouée, peut être écoutée et téléchargée ICI. Les documents sonores ont été fournis par Joëlle Girard, que je remercie.

jeudi 22 mars 2018

Devinette

Mai 68, c'est reparti !
Cinquante ans après, les célébrations décennales reprennent avec l'anniversaire du mythique "Mouvement du 22 Mars".

Pour rappel, il y a dix ans André Gattolin et moi coordonnions un numéro spécial de feu la revue de l'Institut national de l'audiovisuel : MédiaMorphoses.
Son titre: Les Empreintes de Mai 68.


L'occasion de multiples rencontres avec Daniel Cohn-Bendit, Jean Schalit, Michel-Antoine Burnier, Serge July, Jean-Claude Vernier, Jacques Sauvageot, Pierre Haski, etc.
Ce joyeux bazar est désormais consultable en ligne sur le site de l'INIST (CNRS): pas moins de 43 articles reproduits en pdf, car j'ai bien peur que ce "collector" soit épuisé!

Le numéro complet se trouve à l'adresse suivante:
http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/28175.

Je profite de l'occasion pour reproduire un repiquage volontairement assombri d'une photographie que j'ai prise sur le vif, où l'on voit très bien des graffeurs (comme on dirait de nos jours) en train de peindre des inscriptions à l'entrée de la Faculté de médecine (rue de l'École de médecine, à Paris)... L'un d'eux accroche même un de ces drapeaux rouges, comme on fabriquait dans le temps.
Au fond, on reconnaît la statue de Bichat, qui trône toujours à la même place de nos jours.

Photographie : Thierry Lefebvre.

Non, je plaisante...
Je n'ai pas connu Mai 68 (né trop tard), mais cette photographie n'est absolument pas truquée. Elle fait partie d'un de mes reportages photographiques inédits.

À quelle occasion ces instantanés furent-ils pris?
À vous de deviner avant que je ne les reproduise pour de vrai...

Réponse (26 novembre 2018) :
Il s'agissait de la préparation du décor d'une des scènes de The Dreamers (2003), l'avant-dernier film de Bernardo Bertolucci (qui vient de nous quitter). Je n'aime pas du tout ses longs-métrages, mais il se trouve que j'étais sur place ce jour-là. Et le travail des décorateurs, rue des Écoles, était assez fascinant.
Je me souviens en particulier du commentaire d'une femme d'âge mûr, qui se trouvait à mes côtés avec un enfant et qui semblait visiblement ulcérée par ces graffitis apposés sur les murs de l'ancienne faculté de médecine. Elle s'exclama: "Ça ne va quand même pas recommencer!!" (sous-entendu, les événements de Mai 68). C'est beau la crédulité...

vendredi 9 mars 2018

Meursault/Kruschen

Pourquoi Meursault, l'anti-héros de L'Étranger, collectionnait-il les réclames pour les sels Kruschen? De quoi s'agissait-il? Qui en pouvait en être l'auteur?

J'ai tenté de répondre à ces petites énigmes dans un texte qui paraît ce mois-ci dans la Revue d'histoire de la pharmacie (n°397, mars 2018).
Son titre: "Albert Camus et le grand-père Kruschen".

Le Petit Journal, 12 mars 1937.
© Gallica.

Je poursuis ainsi mes petites enquêtes pharmaco-artistiques, après Alexandre Dumas fils (n°293), Guy de Maupassant (n°316 et 346), Jean Cocteau (n°333), Antonin Artaud (n°334), Francis Picabia, Armand Salacrou et Robert Desnos (n°338), Valery Larbaud (n° 346), Marcel Duchamp et Marcel Schwob (n° 349), Arthur Rimbaud (n°388), sans oublier Mathieu-Georges Gilbert, le pharmacien-dactylographe de Paul Claudel et d'Alain Fournier (n°358).
À suivre...

jeudi 1 mars 2018

Ignorantibus

"Comment sont financées les stations de radio ?" : telle était la question posée sur le répondeur des "P'tits Bateaux" par le jeune Alexandre. Je me suis efforcé d'y répondre tant bien que mal à l'occasion de l'émission du dimanche 25 février 2018. À réécouter ICI.

C'est toujours un plaisir de participer à cette sympathique émission qui fait l'honneur du service public, même si les réponses trop courtes sont forcément incomplètes.

Cela fait des années que l'on m'interviewe ici et là sur le fonctionnement des médias (et sur la radio en particulier). Des dizaines et des dizaines d'heures d'émissions qui doivent s'accumuler quelque part dans des serveurs.
Pour autant, cela fait-il de moi un "spécialiste" ? J'en doute. D'ailleurs, j'ai horreur de ce terme dont aiment à se gargariser bon nombre de mes collègues. On n'est spécialiste que de ses croyances, quand bien même ces dernières paraîtraient étayées.

Finalement, ces émissions -en dehors des observations qu'elles me permettent de faire sur place- laisseront probablement moins de traces que les silex et bifaces des carrières de Saint-Acheul (Somme), où je me promenais hier.

Dans cette carrière, 
des centaines de milliers d'années vous contemplent...
et en particulier l'Acheuléen !
Photo: T. Lefebvre.